HOMESICK:
A PLEA TO SAVE OUR PLANET
In the 5th grade I won the science fair
with a project on climate change
That featured a paper mache ozone layer
with a giant hole, through which a paper mache sun
cancered the skin of a Barbie in a bikini
on a lawn chair, glaciers melting like ice cubes
in her lemonade.
It was 1987 in a town
that could have invented red hats
but the school principal gave me a gold ribbon
and not a single bit of attitude
about my radical political stance,
because neither he nor I knew it was a political stance.
Science had not been fully framed as leftist propaganda.
The president did not have a twitter feed
starving the world of facts.
I spent that summer as I had every summer
before, racing through the forest behind my house
down the path my father called the old logging road
to a meadow thick with raspberry bushes
whose thorns were my very first heroes
because they did nothing with their life but protect
what was sweet.
Sundays I went to church but struggled
to call it prayer if it didnât leave grass stains
on my knees.
Couldnât call it truth if it didn’t
come with a dare to crawl into the cave
by the creek and stay put until somebody counted
all the way to 100.
As a kid I thought 100 was the biggest number there was.
My mother absolutely blew my mind
the day she said, One hundred and one.
One hundredâŠAND WHAAAAAT!!!!????
Billionaires never grow out of doing that same math
with years. Canât conceive of counting past their own lifespans.
Believe the world ends the day they do.
Why are the keys to our future in the hands of those
who have the longest commutes from their heads to their hearts?
Whose greed is the smog that keeps us from seeing
our own nature, and the sweetness we are here to protect?
Do you know sometimes when gathering nectar
bees fall asleep in flowers? Do you know fish
are so sensitive snowflakes sound like fireworks
when they land on the water? Do you know sea otters
hold hands when they sleep so they donât drift apart?
Do you know whales will follow their injured friends
to shore, often taking their own lives
so to not let a loved one be alone when he dies?
None of this is poetry. It is just the earth
being who she is, in spite of us putting barcodes on the sea.
In spite of us acting like Edison invented daylight.
Dawn presses her blushing face to my window,
asks me if I know the records in my record collection
look like the insides of trees. Yes, I say,
there is nothing you have ever grown that isnât music.
You were the bamboo in Coltraneâs saxophone reed.
The mulberries that fed the silkworms
that made the slippers for the ballet.
The pine that built the loom that wove the hemp
for Frida Khaloâs canvas. The roses that dyed her paint
hoping her brush could bleed for her body.
Who, more than the earth, has bled for us?
How do we not mold our hearts after the first spruce tree
who raised her hand and begged to be cut
into piano keys so the elephants can keep their tusks?
The earth is the right side of history.
Is the canyon my friend ran to
when no else he knew would echo
his chosen name back to him.
Is the wind that wailed through 1956 Alabama
until the poplar trees carved themselves into Dr Kingâs pulpit.
Is the volcano that poured the mercury
into the thermometers held under the tongue of Italy,
though she knew our fever was why her canals
were finally running clear. She took our temperature.
Told us we were too hot, even after
weâd spent decades claiming she was not.
Our hands held to her burning forehead,
we insisted she was fine while wildfires
turned redwoods to toothpicks,
readying the teeth of our apocalypse.
She sent a smoke signal all the way from California.
In New York City ash fell from the sky.
Do you know the mountains of California
used to look like theyâd been set on fire
because they were so covered in monarch butterflies?
Do you know monarch butterflies migrate 3000 miles
using only the fuel they stored as caterpillars in the cocoon?
We need so much less than we take.
We owe so much more than we give.
Squirrels plant thousands of trees every year
just from forgetting where they left their acorns.
If we aimed to be just half as good
as one of the earthâs mistakes,
we could turn so much around.
Our living would be seed, the future would have roots.
We would cast nothing from the garden of itself.
and we would make the thorns proud.
Full original text here : https://andreagibsonpoetry.bandcamp.com/track/homesick-a-plea-for-our-planet
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LE MAL DU PAYS :
UN PLAIDOYER POUR SAUVER NOTRE PLANĂTE
En cinquiĂšme annĂ©e, j’ai gagnĂ© l’expo-sciences
avec un projet sur le changement climatique
qui prĂ©sentait une couche d’ozone en papier mĂąchĂ©
avec un trou géant, à travers lequel un soleil en papier mùché
cancĂ©risait la peau d’une Barbie en bikini
sur une chaise de jardin, les glaciers fondant comme des glaçons
dans sa limonade.
C’Ă©tait en 1987, dans une ville
qui aurait pu inventer les bonnets rouges
mais le directeur de l’Ă©cole m’a donnĂ© un ruban d’or
et pas la moindre attitude
sur ma position politique radicale,
car ni lui ni moi ne savions qu’il s’agissait d’une position politique.
La science n’avait pas encore Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme de la propagande gauchiste.
Le prĂ©sident n’avait pas un fil twitter
qui privait le monde de faits.
J’ai passĂ© cet Ă©tĂ© comme tous les autres Ă©tĂ©s
avant, Ă courir dans la forĂȘt derriĂšre ma maison
sur le chemin que mon pĂšre appelait le vieux chemin forestier
jusqu’Ă une prairie Ă©paisse de framboisiers
dont les épines ont été mes premiers héros
parce qu’elles ne faisaient rien d’autre de leur vie que de protĂ©ger
ce qui était doux.
Le dimanche, j’allais Ă l’Ă©glise, mais j’avais du mal
d’appeler cela une priĂšre si elle ne laissait pas de taches d’herbe
sur mes genoux.
Je ne pouvais pas l’appeler vĂ©ritĂ© si elle n’Ă©tait pas
ne s’accompagnait pas d’un dĂ©fi Ă ramper dans la grotte
dans la grotte prĂšs du ruisseau et d’y rester jusqu’Ă ce que quelqu’un compte
jusqu’Ă 100.
Enfant, je pensais que 100 était le plus grand nombre qui soit.
Ma mĂšre m’a absolument Ă©poustouflĂ©
le jour oĂč elle a dit : « Cent un ».
Cent… QUOI !!!!????
Les milliardaires ne se lassent jamais de faire ce mĂȘme calcul
avec les années. Ils ne peuvent concevoir de compter au-delà de leur propre durée de vie.
Ils croient que le monde s’arrĂȘte le jour oĂč ils s’arrĂȘtent.
Pourquoi les clés de notre avenir sont-elles entre les mains de ceux qui ont les trajets les plus longs entre leur domicile et leur lieu de travail ?
qui font les plus longs trajets entre leur tĂȘte et leur cĆur ?
Dont l’aviditĂ© est le brouillard qui nous empĂȘche de voir
notre propre nature et la douceur que nous sommes ici pour protéger ?
Savez-vous que parfois, lorsqu’elles butinent le nectar
les abeilles s’endorment dans les fleurs ? Savez-vous que les poissons
sont si sensibles que les flocons de neige sonnent comme des feux d’artifice
lorsqu’ils atterrissent sur l’eau ? Sais-tu que les loutres de mer
se tiennent la main lorsqu’elles dorment pour ne pas s’Ă©loigner l’une de l’autre ?
Sais-tu que les baleines suivent leurs amis blessĂ©s jusqu’au rivage, souvent au pĂ©ril de leur vie ?
jusqu’au rivage, souvent en mettant fin Ă leurs jours
pour ne pas laisser un ĂȘtre cher seul Ă sa mort ?
Rien de tout cela n’est de la poĂ©sie. C’est juste la terre
qui est ce qu’elle est, malgrĂ© le fait que nous ayons mis des codes-barres sur la mer.
Malgré le fait que nous agissions comme si Edison avait inventé la lumiÚre du jour.
L’aube colle son visage rougissant Ă ma fenĂȘtre,
me demande si je sais que les disques de ma collection de disques
ressemblent Ă l’intĂ©rieur d’un arbre. Oui, je rĂ©ponds,
il n’y a rien que tu aies cultivĂ© qui ne soit pas de la musique.
Tu Ă©tais le bambou dans l’anche du saxophone de Coltrane.
Les mûres qui ont nourri les vers à soie
qui ont fabriqué les chaussons du ballet.
Le pin qui a construit le métier à tisser qui a tissé le chanvre
pour la toile de Frida Khalo. Les roses qui ont teinté sa peinture
en espérant que son pinceau saigne pour son corps
.Qui, plus que la terre, a saigné pour nous ?
Comment ne pas modeler nos cĆurs sur le premier Ă©picĂ©a
qui a levĂ© la main et suppliĂ© d’ĂȘtre coupĂ©
en touches de piano pour que les éléphants puissent garder leurs défenses ?
La terre est le bon cĂŽtĂ© de l’histoire.
Est le canyon vers lequel mon ami a couru
quand aucun autre qu’il connaissait ne lui ferait Ă©cho
le nom qu’il avait choisi.
C’est le vent qui a soufflĂ© dans l’Alabama de 1956
jusqu’Ă ce que les peupliers se taillent une place dans la chaire du Dr King.
C’est le volcan qui a dĂ©versĂ© le mercure
dans les thermomĂštres tenus sous la langue de l’Italie,
mĂȘme si elle savait que notre fiĂšvre Ă©tait la raison pour laquelle ses canaux
étaient enfin limpides. Elle a pris notre température.
Elle nous a dit que nous avions trop chaud, mĂȘme si
que nous avions passĂ© des dĂ©cennies Ă prĂ©tendre qu’elle ne l’Ă©tait pas.
Nous avons porté nos mains à son front brûlant,
nous avons insistĂ© sur le fait qu’elle allait bien alors que les incendies de forĂȘt
transformaient les séquoias en cure-dents,
préparant les dents de notre apocalypse.
Elle a envoyé un signal de fumée depuis la Californie.
à New York, des cendres sont tombées du ciel.
Savez-vous que les montagnes de Californie
avaient l’air d’avoir Ă©tĂ© incendiĂ©es
tant elles étaient couvertes de papillons monarques ?
Savez-vous que les papillons monarques migrent sur 3000 miles
en utilisant uniquement le carburant qu’ils ont emmagasinĂ© dans le cocon de la chenille ?
Nous avons besoin de beaucoup moins que ce que nous prenons.
Nous devons beaucoup plus que nous ne donnons.
Les Ă©cureuils plantent des milliers d’arbres chaque annĂ©e
rien qu’en oubliant oĂč ils ont laissĂ© leurs glands.
Si nous voulions ĂȘtre Ă moitiĂ© aussi bons
que l’une des erreurs de la Terre,
nous pourrions changer tant de choses.
Notre vie serait une semence, l’avenir aurait des racines.
Nous ne rejetterions rien du jardin lui-mĂȘme.
et nous rendrions les épines fiÚres.
Traduction Deepl
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