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APOCALYPSE

« Tout le monde le sait, Apocalypse ne veut pas dire catastrophe, mais révélation, mise à nu, dévoilement. Comme dans le mot apocryphe, « apo » indique qu’il s’agit de montrer ce qui est « dessous », en dessous des écritures « apocryphe » ; en dessous du voile : apocalypse Le voile de qui, de quoi ? des évènements, des songes, des rencontres, l’histoire personnelle et collective.

Notre devenir est un voile qu’il suffirait de lever ou de bien éclairer pour que le corps du réel soit manifeste sous et au cœur des apparences.

Mais nous ne comprenons sans doute que les déchirures, les vents violents, violant parfois, qui arrachent les voiles de nos candeurs ou de nos plus épaisses hypocrisies.

L’homme aime se cacher et se plait à cacher, il aime rendre « occulte » les plus simples évidences, curieusement le livre de l’Apocalypse de Yohanan se plait à cacher autant qu’il dévoile, le sens évident, il l’entoure de chiffres, de symboles et de mystères, à moins que ces mystères soient le langage même de l’inconscient, celui qui est « apo » sous le conscient, les images cachées derrière les mots, images des rêves et des mythes qui au-delà d’un inconscient personnel dévoilent l’inconscient collectif. »

« Le livre de l’Apocalypse est le livre qui nous révèle l’Avènement du Sujet, au cœur des évènements et des difficultés de notre histoire, un sujet libre au cœur même de nos déterminismes et des mémoires qui nous constituent.

Le Sujet en nous qui peut dire véritablement « Je Suis », un « Je suis » qui n’est plus « objet » des circonstances, des évènements, heureux ou dramatiques de notre exister, mais Sujet des circonstances, des évènements, heureux et dramatiques de notre exister.

L’Apocalypse est exactement le contraire d’une catastrophe, c’est la révélation du Sujet qui émerge de ces catastrophes, personnelles ou collectives, les surplombe et leurs survit.

Jean Yves Leloup in  » L’apocalypse de Jean »