« Si quelque chose me dérange, c’est que j’ai inversé les choses, le problème n’est pas là bas, le problème est ici.
Personne ne peut me déranger, il n’y a que moi qui puisse me déranger. Je suis l’auteur de mon propre dérangement. Quand quelque chose semble se présenter comme extérieur, c’est une pensée. Comment aurait-on une sensation extérieure ? Ce qui est profond c’est le ressenti. Le ressenti est non duel. La pensée est toujours duelle.
Vous n’attendez plus rien de ce qui se passe, parce que vous avez compris profondément que ce que vous cherchez n’est pas dans ce qui se passe. Ce que vous cherchez est ce que vous êtes. Vous ne pouvez pas le trouver avec une voiture, un mari, un enfant, un corps, une religion, donc vous n’utilisez plus la beauté de la vie pour vous trouver.
Tant qu’il y a la moindre attente, vous êtes toujours déçu, amer. Lorsque vous ne voulez rien, cette douleur-là n’est plus possible.
Je suis avec ce qui arrive dans l’instant. La douleur, le deuil, la naissance, l’argent, la pauvreté – je veux ce qui est là, maintenant.
Tant qu’il y a une attente, il y a une peur. Tant qu’il y a une peur, on ne peut pas fonctionner.
Dans les prétendues voies spirituelles, il y a une espèce de fantasme de perfectionnement, le fantasme de s’épurer, de comprendre, de s’améliorer, de se changer.. il n’y a rien à atteindre dans la vie.
Ce qui arrive est ici, jamais là bas. Tant que l’on croit le problème hors de soi, on est en train de se raconter une histoire, on ne peut pas écouter. Je ne peux pas sentir et penser à la fois.
Cela se fait tout seul. Tôt ou tard, on se rend compte que l’environnement est parfait, que c’est nous qui avons un problème.
Tant que j’ai la fantaisie de prétendre que le monde existe et qu’il me fait souffrir, aucune maturation n’est possible. Je ne connais que ma projection du monde et je ne peux rien connaître d’autre. Je dois avoir l’humilité de reconnaître que c’est ma propre souffrance qui m’est révélée par la situation. »
Eric Baret