L'ARBRE À PALABRES Sagesse & beauté

PRÉTENDRE


 » L’idée d’être quelque chose ou quelqu’un de spécial vous fera toujours vous sentir étranger à votre environnement. Vous vous sentirez toujours séparé. Quand on cesse de prétendre, il n’y a plus d’environnement. L’environnement, c’est soi-même, et la seule chose que l’on puisse trouver en soi-même est son environnement. D’une certaine manière, je peux dire : « Vous êtes mon âme. » Mais si l’on pense ceci ou cela, si l’on croit savoir ceci ou cela, alors on n’écoute pas vraiment ; on projette son opinion, on l’impose à l’environnement. Votre environnement n’est qu’une caricature de vous-même. C’est vous qui le fabriquez, selon vos capacités. Comme votre chien qui vit dans un monde de chien, votre femme dans un monde de femme, vos enfants dans un monde d’enfant.

En l’absence d’un moi-même, toutes les expressions de la vie peuvent fleurir en moi. La femme, l’enfant, le chien, le travail peuvent être vraiment ce qu’ils sont : à la fois rien du tout et la beauté absolue, un rêve et l’ultime réalité.

Aucune attitude n’est jamais possible. Aucune manière de vivre n’est jamais applicable. Chaque situation crée ses propres lois, qui ne sont justes que dans l’instant. Lorsque l’on perçoit cela, on peut vraiment être avec son enfant, parce que ce n’est plus son enfant, parce que ce n’est pas un enfant, parce que c’est un écho. On se trouve soi-même en lui. Il n’est pas séparé. Il n’y a pas d’enfant, il n’y a pas de parent : il y a résonance de l’unité vers l’unité.  »

Eric Baret, Le Seul Désir, dans la nudité des tantra, Ed. Almora