L'ARBRE À PALABRES, Sagesse & beauté

TRAVERSER L’HIVER



Quand les autres en amour se projettent
S’en promettent et s’en mettent plein les mirettes
Pour moi le bout du monde s’appelle « après demain »
Petit horizon, pour d’obscures raisons, je ne vois pas plus loin
Mon cœur regarde en lui s’il s’étire en longueur
Je me ferme devant ceux
Ceux qui m’ouvrent leur cœur
Non, pas que ça m’amuse, non ça ne m’amuse pas
Je crois à la passion mais sans explications, je reviens sur mes pas

Alors je suis fier, si fier, si fier qu’on ait pu traverser l’hiver
Je n’ai pas eu assez de toi, je n’ai rien vu passer du froid
Oh ça me plait, ça me plait, ça me plait, ça me désespère
Fier et perdu à la fois

Quand les autres en amour s’imaginent
Inventeurs précurseurs de la discipline
Je suis accrédité à la médiocrité
Autant passer mon tour j’avais et j’ai toujours d’autres priorités
Et qu’on me tienne la main et je suis prisonnier
Qu’on me parle tout bas
Et je regarde en l’air
Moi je me fous comme il faut du langage amoureux
Car j’en refuse les closes
Comme d’avoir sur les choses un seul avis pour deux

Alors je suis fier, si fier, si fier qu’on ait pu traverser l’hiver
J’n’ai pas eu assez de toi, je n’ai rien vu passer du froid
Oh ça me plait, ça me plait ça me plait, ça me désespère
Fier et perdu à la fois

Quand les autres en amour se tourmentent
Parlementent, argumentent et se mentent
Moi je bats mes records sur un calendrier
Puisque je vagabonde avec mon bout du monde après février

Alors je suis fier, si fier, si fier qu’on ait pu traverser l’hiver
J’n’ai pas eu assez de toi, je n’ai rien vu passer du froid
Oh ça me plait, ça me plait ça me plait, ça me désespère

Fier et perdu à la fois

Gael Faure, 2016


 

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