James Baldwin : « Il m’a fallu beaucoup d’années pour vomir toutes les saletés qu’on m’avait enseignées sur moi-même »
Se débarrasser des idées reçues sur soi-même peut être un véritable chemin de croix. James Baldwin en a fait les frais en tant qu’afro-américain dans les Etats-Unis racistes des années 1940-1950.
Cette phrase est représentative de l’engagement au vitriol de James Baldwin pour penser l’expérience de souffrance qui fut la sienne à être Noir aux États-Unis dans les années 1940 et 1950.
Mais son analyse s’adresse à chacun de nous aujourd’hui. Le simple fait de n’être pas comme les autres, de n’être pas de la bonne ethnie, de la bonne orientation sexuelle, d’être différent, d’avoir un handicap, d’être une femme dans un monde où les hommes ont le pouvoir, d’avoir des goûts, des aspirations qui ne répondent pas aux normes sociales dominantes, vous conduit à vous sentir coupable.
Or cette souffrance n’est pas psychologique mais politique.
Nous avons du mal à le comprendre car notre conception de la politique est généralement abstraite – nous pensons qu’elle implique une simple opposition d’idées et de doctrines. Or, parfois, la politique se manifeste dans notre propre chair. Elle nous marque et nous meurtrit, en nous faisant croire à ses mensonges.
En 3 minutes vous apprendrez comment vous défendre et comment retrouver facilement votre propre dignité !
Source : France Inter, Fabrice Midal, 12.08.2019
Photo : James Baldwin en 1972
Crédits photo : Sophie Bassouls – Getty